MICHEL PILORGE lit un texte d'Hector Hernández Rubilar
Lecture du texte "NULLE PART" d'Hector Hernández Rubilar par Michel Pilorge.
A l'occasion du 25ème anniversaire de La Porte des Poètes, le 11/06/2011 au Studio "Raspail" à Paris.
Je n’ai nulle part où aller
Car où que j’aille
Ce ne sera pas là mon désir.
Je n’ai nulle part où arriver
Car où que j’arrive
Ce ne sera pas là ma destination.
Je ne veux même pas penser
Car lorsque je le ferai
Il sera déjà trop tard
Et seront brisés les cristaux
Responsables de mes rêves fermes
De jeune homme quelconque,
Ils se retrouveront congelés
Dans l’une des saisons du temps,
Soutenus dans les ruines de forteresse invincible
Comme celle de tant d’autres vétérans de l’expérience,
Serre-moi,
FORT mon amour !
Car au moins en sentant ta chair tiède
Je reste dans la minute de l’inconscience,
Même si
Quand je te lâcherai
Ce sera l même réalité
Qui me condamnera
Et
Dorénavant donc,
Il n’y aura pas d’avocats en ma faveur
Ni de saints sur le chemin pour me guider.
Peut-être,
Si je partais sur ce nuage célère
Me diluant dans le vent endiablé
Je saurais que je n’ai rien été en fin de comptes,
Que j’ai voulu être ce que d’autres ne furent pas,
Que j’ai voulu voir ce que d’autres ne virent pas,
J’ai voulu comprendre ce que d’autres n’ont pas compris,
Et que pour cela,
J’ai toujours été plus en dehors qu’au-dedans.
Parce que la connaissance
Est un guerrier qui ne laisse pas de repos,
Car vivre et connaître la vérité
On été et seront
Ennemis à mon avis,
Lâche-moi !
Car déjà est arrivée l’heure maudite de se lever
Toi, à tes plats,
Moi…
Moi à la branlette mentale !